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nomies finissaient par devenir insensibles à l’œil ; l’habitude arrivait à les rendre insaisissables aux habitants du pays. Il y en avait très peu qui fussent à même de les discerner. Nono, lui-même, lorsqu’il aurait habité un peu plus longtemps le pays, ne saurait plus les reconnaître.

Chez les maîtres, ces particularités se faisaient sentir un peu plus tôt, et c’était toujours à quelque animal féroce qu’ils finissaient par ressembler : loup, aigle, vautour, panthère, serpent, etc.

Ceux qui prenaient des faces de loups, tigres, panthères, devenaient officiers dans l'armée de Monnaïus. Ceux dont l’aspect devenait celui de vautours, de hyènes, de chacals, étaient nommés conseillers au Parlement. Ils étaient chargés de débarrasser Monnaïus de ses ennemis, ou de ceux qui ne se conformaient pas à ses ordonnances ; d’envoyer en prison ceux que l’âge et les infirmités empêchaient de travailler, et dont la présence sur les routes aurait mis en péril la tranquillité de ceux qui ne