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de travail et rester sur sa faim pour pouvoir joindre les deux bouts.

C’était là l’existence de tous ceux qui étaient forcés de travailler pour les autres.

Et encore, expliqua le tailleur, lui se trouvait relativement heureux, son métier lui permettant d’avoir affaire directement à la clientèle.

Mais ceux qui étaient forcés d’aller travailler dans les usines — et il lui montra de grands bâtiments sans fenêtres, éclairés seulement par un vitrage placé sur le toit, et dominés par de grandes cheminées toujours fumantes — ceux-là, leur peine était encore pire. Enfermés toute une journée, surveillés par des intendants, toujours talonnés par la crainte du maître, ils devaient produire toujours, produire sans cesse, sans oser lever la tête une minute, sans pouvoir parler entre eux, car à la moindre infraction au règlement, on leur imposait une retenue sur leurs salaires.

Ces usines appartenaient aux individus que Nono avait vu se promener dans de si beaux équipages. On ne les voyait jamais à l’usine.