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Pour varier le travail, il l’envoya, dans la journée, porter chez des clients quelques costumes qu'il venait de terminer.

Quand vint le soir, Nono ne s’était pas arrêté une minute, sauf pour manger, ce qui se faisait très rapidement, pour se remettre aussitôt au travail.

Il était exténué.

Et les repas ?

Adieu les bons fruits, les bonnes chatteries d’Autonomie. Le soir, une mauvaise soupe, faite de légumes parcimonieusement mesurés, avec une léchette de graisse dedans, quelques tranches de pain bis, et c’était tout. À midi, quelques pommes de terre, auxquelles aux jours de bombance on ajoutait un petit morceau de lard ou de viande de qualité inférieure.

Ce n’était pas que le tailleur et sa femme fussent de mauvaises gens, c’était leur ordinaire que Nono partageait. Ni qu’ils fussent avares, et désireux de thésauriser. Les vivres étaient chers à Monnaïa, les loyers accablants, et le travail mal payé. Il fallait s’exténuer