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des bosquets, on vendait des jouets, des gâteaux et friandises de toute sorte. Nono, qui avait oublié sa faim, absorbé par ce qu’il voyait, la sentit se réveiller à la vue des gâteaux. Mais il avait appris qu’en Argyrocratie il faut avoir de l’argent pour obtenir quelque chose, et il n’en avait pas.

Il pensa à son accordéon, et alla se poster près d’un groupe d'enfants, égrenant ses morceaux les plus entraînants. Mais aucun ne fit attention à sa musiquette ; il dut tristement la remettre dans sa poche, et se contenter de ramasser un gâteau qu’un de ces petits enfants avait jeté après y avoir mordu.

En reprenant sa marche, il vit quelques autres enfants qui voulurent se mêler aux jeux des petits enfants bien habillés ; mais comme leurs habits étaient quelque peu en ruine, les autres les repoussèrent dédaigneusement, pendant que leurs bonnes poussaient des meuglements, scandalisées de voir que de petits déguenillés avaient le toupet de vouloir se mêler au troupeau dont elles avaient la garde. Et un