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et la porta ensuite près de son trou, où, cahin, caha, elle s’engouffra aussi prestement qu‘elle put.

Un peu reposé, ayant fini sa deuxième tartine, Nono reprit sa route.

Mais, quelque diligence qu’il fit, il lui fut impossible d’atteindre Monnaïa ce jour-là. La nuit le surprit en pleine campagne, loin de tout village, de toute ferme où il pût demander l’asile ; il résolut de s’abriter sous une meule de blé qu’il aperçut dans un des champs qui bordaient la route.

Quelqu’un avait dû s’y abriter déjà, car des gerbes avaient été déplacées, laissant un vide qui permettait de s’y mettre à l’abri de la fraîcheur de la nuit. Nono se glissa dans cette cachette improvisée, et s’endormit, harassé, le ventre creux, les deux tartines du matin ayant fait tout autant de chemin que lui.

La nuit fut particulièrement froide. Quand Nono s’éveilla le matin, il était transi ; la faim lui tiraillait l’estomac. Il essaya de la calmer en mâchant quelques grains de blé qu’il égrena