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grand, les choses qui lui auront semblé les plus injustes dans la conduite de ses parents à son égard, et se mettra-t-il à écrire ce livre ; à moins qu’il ne trouve mieux de le leur faire remarquer de suite. Seulement, en ce cas, je ne suis pas très certain qu’il ne serait pas plus prudent à lui d’essayer d’en faire un conte. Le moindre qu’il pourrait lui en arriver, serait de se faire traiter d’effronté, d’enfant sans cœur qui ose critiquer la conduite de ses pauvres parents. Le conte serait beaucoup plus amusant à écrire que les stupidités qu’on leur donne comme compositions à l’école, les parents en seraient plutôt amusés ; et s’ils n’étaient pas trop bêtes, ils saisiraient peut-être la leçon sans se fâcher.

Du côté de l’enfant, c’est une autre histoire : il est bien dur de quitter le livre que l’on tient pour aller chercher quatre sous de beurre ou un litre de pommes de terre ; justement on en était au passage le plus intéressant : au moment où le héros du livre vient d’être pris par des brigands, ou est sur le point de faire naufrage ; on ne voudrait pas l’abandonner dans une position