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le mieux est de le laisser bouder dans son coin, et d’attendre que la réflexion l’amène à des sentiments plus sociables.

Si les parents sont, assez souvent, mal disposés, les enfants, de leur côté, ont aussi leurs moments désagréables. Chez les parents, les soucis du ménage, les inquiétudes sur le travail ; à l’atelier, le patron a été injuste, on n’a pas pu lui dire carrément ce que l’on pensait, on rentre à la maison de mauvaise humeur ; et c’est la femme et les gosses qui écopent.

Lorsqu’ils sont dans cette fâcheuse situation d’esprit, il arrive aux parents de donner, sans s’en apercevoir, leurs ordres d’un ton très impératif. Nono, lui, est très froissé de ce ton, même lorsqu’il serait le plus disposé à accomplir ce qu’on lui demande ; ce n’est alors qu’en rechignant qu’il obéit.

Bien souvent aussi, lorsqu’il ne comprend pas toujours la nécessité d’un ordre, — après tout, à neuf ans, on ne peut pas en connaître autant que ses parents, — il suffirait d’un mot d’explication, mais les parents sont trop habi-