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faits ? L’important est de tenir. Il faudra bien que l’opinion publique se ressaisisse un jour[1].

Mais il reste la question des dettes, un gros mensonge à réfuter…

« Que je me serais déchargé sur eux » !

Voyons un peu comment ?

Ces dettes se montaient à :

L’imprimeur du journal, environ 
1 300    »
Au camarade Prouvost, reliquat des 3 000 fr. qu’il m’avait autrefois prêtés 
501,50
Marchand de papier 
60    »
« La Productrice », impression de brochures 
160    »
En tout 
2 021,50

Mais, s’il y avait des dettes, il y avait de la marchandise pour payer.


Pendant mon absence, d’après le détail qu’il me fournit, Guérin avait encaissé… y compris 305 fr. qui lui furent remis par Girard 
1 736,10
Par contre, il avait dépensé 
1 283,70

(Dans cette dépense étaient compris 501, 50 pour la dette Prouvost qu’il avait payés, déménagement, etc…)

  1. Je dois ajouter que si j’ai pu parer au déficit toujours croissant et tenir si longtemps, je le dois à un camarade suisse qui, à sa mort, me laissa environ 2 000 francs. Ce camarade, ancien lecteur du Révolté, atteint d’une maladie incurable, m’avait écrit me disant son état et son estime pour moi.

    Dans la vie de propagandiste, il se trouve, comme cela, des amis inconnus venant vous consoler de la muflerie de quelques-uns.

    Quelques temps après cette lettre, un ami d’enfance de ce camarade, ancien lecteur du Révolté lui aussi, m’apprenait la mort de mon correspondant et m’avisait que, par testament, il me laissait le quart de son petit avoir, 1,352 francs suisses, lesquels à l’époque, faisaient 2 107 francs.

    Ce camarade insistait que la somme était pour moi, personnellement, et non pour la propagande.