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c’est tout ce que je connais à leur actif en fait de propagande.

Je n’ai pas terminé avec la bande Pini, Ce dernier fut envoyé au bagne ; Parmeggiani ayant échappé à la police, eut une carrière de héros de roman.

Au temps de leurs opérations, tous deux avaient volé des tableaux à un peintre espagnol nommé Cossira. Celui-ci, pour les recouvrer, se mit lui-même à la recherche de ses voleurs. Comment les découvrit-il ? Comment entra-t-il en relations avec ? Je n’ai jamais su les détails. Toujours est-il que Parmeggiani devint l’amant de Mme  Cossira, que Cossira mourut, — de çà ou d’autre chose, je l’ignore — et que Parmeggiani épousa Mme  veuve Cossira, se fit antiquaire et devint millionnaire.

Ayant eu des démêlés avec le nommé Bordes, dont j’ai parlé, ce dernier publia que Parmeggiani — ceci se passait à Londres — était le Parmeggiani de la bande Pini. Parmeggiani affirma qu’il était seulement le frère de l’anarchiste et n’avait de commun que cette parenté avec l’ex-cambrioleur.

Il intenta à Bordes un procès en diffamation, Bordes soutenant qu’il était à même de le connaître, puisque, autrefois, Parmeggiani s’était présenté à lui avec une lettre de recommandation de moi.

Que j’aie donné à Parmeggiani une lettre de recommandation, c’est fort possible, car pendant longtemps je l’ai cru un anarchiste fort sincère, homme peu cultivé, mais d’une rare énergie. Mais que je l’aie adressé à Bordes, voilà qui est plus contestable, ayant depuis longtemps suspecté Bordes de n’être qu’un mouchard.

Après la bande Pini vint la bande Ortiz qui, du reste n’était que la suite de la première.

Celle-ci, il est probable, fournit quelques fonds à la propagande. Les bombes de la rue des Bons-Enfants, du Terminus, ainsi que la préparation des attentats, ne purent