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— Vous voyez qu’il ressemble au Révolté. Mêmes caractères, même disposition.

— Oui. Je vois qu’on a voulu l’imiter. On y a à peu près réussi.

— Alors, vous ne le connaissez pas ?

— Ma foi, non.

— C’est bien. C’est tout ce que j’avais à vous demander. Vous pouvez vous retirer.

Après une quinzaine de répit, je reçus l’invitation d’avoir à me présenter chez un juge d’instruction, qui me posa je ne sais plus quelles questions, insignifiantes certainement.

L’affaire n’eut pas de suites. Le gouvernement italien n’insista-t-il pas ? Le nôtre pensa-t-il que ça ne valait pas le dérangement ? Je n’entendis plus parler de rien. Et je crois que ce fut la fin de Il Ciclone.

Outre ce journal, Pini vint imprimer trois ou quatre placards, mais ils étaient principalement dirigés, sous prétexte de divergences d’idées, contre d’autres révolutionnaires : Merlino et Cipriani.

Ce ne fut que plus tard que j’appris que, associés avec les frères Schouppe, Pini et Parmeggiani formaient une bande de cambrioleurs dont les opérations se chiffraient par centaines de mille francs.

Les Schouppe, paraît-il, se targuaient d’être anarchistes, mais en réalité ils n’étaient que des jouisseurs et de vulgaires voleurs.

De leurs fructueux vols, je n’ai jamais entendu dire que la moindre partie soit allée à une œuvre de propagande. Et cependant j’étais bien placé pour apprendre quantité de choses, même celles qui devaient rester secrètes.

Quant à Pini, ses admirateurs ont vanté sa générosité, clamé à tous les échos les sommes qu’il aurait dépensées pour la propagande, mais j’en suis encore à trouver les œuvres que lui et Parmeggiani subventionnèrent.

Les cinq placards — plutôt de discussions personnelles que de véritable propagande — et le numéro du Ciclone,