Page:Grave - Le Mouvement libertaire sous la IIIe République.djvu/170

Cette page a été validée par deux contributeurs.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

Ce fut tout ce que Paul Adam trouva pour aider l’apparition des Temps Nouveaux. Quant à sa collaboration, la promesse en resta tout aussi vaine que les autres.

Ce fut lui qui, plus tard, tomba sur cette idée originale de « régénérer le bagne par l’armée », en enrégimentant les condamnés.

Nous en causions avec Descaves : celui-ci me suggéra d’en parler, en intervertissant le titre, et en l’intitulant : « Régénération de l’armée par le bagne ».

Paul Adam, froissé, m’écrivit pour défendre son projet, mais nos relations se terminèrent sur cette discussion.

Du reste, Paul Adam ne fut pas le seul à promettre sa collaboration. Voici la liste de collaborateurs que je copie dans le premier numéro. Tous avaient formellement promis, sauf Nadar, qui m’avait écrit qu’il tenait à ce que je l’inscrive comme collaborateur pour nous montrer sa sympathie, mais qu’il n’était guère probable qu’il pût trouver le temps de nous envoyer quelque chose.

Paul Adam, Jean Ajalbert, Barrucand, L. Descaves, Eekhoud, A. Hamon, A.-F. Hérold, Théodore Jean, Bernard Lazare, Georges Lecomte, Octave Mirbeau, F. Nadar, A. Retté, Marc Stéphane.

Théodore Jean tint parole. Pendant un certain temps, il nous envoya des vers qui furent publiés dans le supplément. Hamon envoya aussi quelques articles. Quant à Descaves, ce fut plusieurs années après l’apparition du journal qu’il nous envoya, pendant un certain temps, une série d’articles.

À plusieurs reprises, j’avais écrit à chacun pour lui rappeler sa promesse de collaboration, mais inutilement. Ils étaient, je veux bien le croire, théoriquement pleins de bonne volonté pour le journal, mais, pratiquement, cela laissait à désirer.

Il est hors de doute que, en dehors de l’annonce que d’aucuns en firent dans les journaux où ils écrivaient, l’annonce de leur collaboration aida au succès de début du journal. Nous tirâmes à 18 000 le premier numéro. Mais