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La Société, malgré son amabilité ne pouvait renoncer à réclamer, car voilà une autre lettre, sans compter celles détruites :

1, Chemin des Chalets
Ville-d’Avray (Seine-et-Oise)
10 janvier 1911.
Mon cher Grave,

Ne vous inquiétez de rien. J’ai vu Larmandie hier, et le secrétaire, M. Lapare, il ne sera pas donné suite à la demande formulée par l’administration. Mais c’est là une mesure générale pour tous les journaux qui nous reproduisent sans traité, et vous n’avez pas à vous formaliser.

Enchanté, mon cher Grave, d’avoir pu vous être agréable dans cette occasion, je vous serre bien cordialement la main.

Jean Jullien.

Une autre fois, ce fut pour avoir reproduit du Barrès. Ce dernier m’engagea à payer, qu’il me rembourserait. Je payai mais ne fut jamais remboursé.

La Société, néanmoins, était devenue plus traitable.

Que Zola ait été très ennuyé de cette polémique, cela ne fait aucun doute. Il chercha trop à se décerner lui-même des témoignages de satisfaction et à nous « débiner » dans les interviews auxquelles il se soumettait.

Mais la campagne menée contre lui, à propos de la Société des Gens de Lettres, devait fournir l’occasion d’un piège auquel il se laissa prendre, ce qui fournit le point de départ d’une nouvelle campagne.

C’était en 1894, lorsque je fus arrêté pour la fameuse « association de malfaiteurs » et lorsque, comme apéritif, Bulot m’avait fait « prendre » deux ans de prison, pour mon livre l’Anarchie et la Société mourante ; quelques jeunes littérateurs rédigèrent une protestation contre ma condamnation. Ce fut Leyret qui se chargea de la présenter à Zola pour qu’il la signât.

Voici le compte rendu de l’entrevue que je trouve dans