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VII

LA RÉVOLTE CONTRE LA SOCIÉTÉ DES GENS DE LETTRES


J’avais reçu une assignation de la Société des Gens de Lettres au sujet de la reproduction, dans le Supplément, d’extraits d’œuvres de ses membres.

C’était le dénouement d’une lutte que, depuis quelque temps, je soutenais contre elle.

Dans les premiers temps du Supplément tout était allé bien. Mais, en juillet 1890, — le Supplément paraissait depuis près de quatre ans, — je reçus une lettre signée E. Montagne, agissant comme délégué de ladite Société, où il me réclamait la somme de 41 fr. 50 pour avoir reproduit une nouvelle de Paul Arène, « Les Ânes de Piégut ».

J’écrivis à Montagne pour lui expliquer ce qu’était notre journal, organe de propagande et non d’entreprise commerciale. Tout fut inutile, nous devions payer et signer un traité.

Outré, j’envoyai la somme demandée, mais dis son fait au bonhomme et à la Société qu’il représentait.

Zola venait, depuis quelque temps, d’être nommé président de la société. Comme il m’avait autrefois donné l’autorisation de reproduire ce que je voudrais de son œuvre, je crus que c’était le moment, ou jamais, d’user de la permission. Je croyais que Zola avait des vues plus larges que la Société et qu’il arrangerait le conflit.