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ET L’ANARCHIE

pourraient le faire les lois les plus féroces, la compression la plus violente.


Nous n’avons pas fait la critique du mariage actuel qui équivaut à la prostitution la plus éhontée : Mariages d’affaires, où les sentiments affectifs n’ont rien à voir, mariages de convenance arrangés — dans les familles bourgeoises surtout — par les parents, sans consulter ceux que l’on unit ; mariages disproportionnés où l’on voit de vieux gâteux unir, grâce à leur argent, leur vieille carcasse, menaçant ruine, à la fraîcheur et à la beauté de toutes jeunes filles ; vieilles drôlesses achetant, à force d’écus, la complaisance de jeunes marloux payant, de leur peau et d’un peu de honte, la soif de s’enrichir. Cette critique a été faite et refaite, à quoi bon y revenir ? Il nous a suffi de démontrer que l’union sexuelle n’a pas toujours revêtu les mêmes formalités, qu’elle ne peut atteindre sa plus grande dignité qu’en se débarrassant de toute entrave. À quoi bon chercher autre chose[1].

  1. Ici devrait entrer logiquement l’explication de la façon dont nous entendons élever les enfants dans la société future, mais cette étude ayant été faite dans La Société au lendemain de la Révolution, nous y renvoyons le lecteur à l’article ; L’Enfant dans la Société nouvelle.