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ET L’ANARCHIE

présente une prime d’assurance qui doit le couvrir desdits risques.

Or, l’ouvrier qui est payé au fur et à mesure des travaux, qui, par conséquent, ne court aucun risque, a droit seulement à la première somme lui permettant de reconstituer son capital dépensé, c’est-à-dire, se nourrir, s’habiller, se loger, réparer enfin les forces qu’il a perdues. Il ne doit faire d’enfants qu’autant que l’excédent de son salaire lui permet de les élever.

Mais le patron, oh ! lui, c’est bien différent. Il apporte d’abord un premier capital, l’argent nécessaire à payer les ouvriers, solder les achats, et qui représente les jouissances dont il s’est privé. Ce capital, comme celui de l’ouvrier, doit rapporter de quoi se reconstituer, mais en outre la prime d’assurance des risques qu’il court, ce qui constitue le bénéfice de l’exploiteur, 2o si c’est une entreprise industrielle, il y a des bâtiments, des machines d’engagés, encore un capital qui doit se reproduire et rapporter sa prime d’assurance ; mais ce n’est pas tout ! Et l’intelligence de l’exploiteur qui est un capital aussi, et pas le moindre ! Il faut qu’un capitaliste sache faire un emploi judicieux de ses capitaux, qu’il sache gouverner son affaire et lui-même, — ce que, généralement, l’ouvrier ne sait pas faire — il doit s’enquérir des produits qu’il est avantageux de produire, à quel endroit ils sont demandés, etc., etc. Il faut que ce troisième capital trouve