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ET L’ANARCHIE

naturelle, fable qui a contribué — au moins tout autant que la force brutale — à la maintenir, s’est effritée à son tour sous la discussion et menace ruine ; aujourd’hui elle se retranche derrière le suffrage universel et la loi des majorités. Mais l’autorité ne pouvait se maintenir que tant qu’elle n’était pas discutée. Nous verrons plus loin qu’elle n’a plus que la force pour se maintenir. Aussi, pouvons-nous dire que la propriété et l’autorité, étant mises en discussion, sont en voie d’agoniser ; car, ce qui se discute n’est plus guère respecté, ce que la force seule soutient, la force peut le détruire.


Le végétal se nourrit aux dépens du minéral et de l’atmosphère, l’animal aux dépens du végétal et, bien plus tard, aux dépens de l’animal lui-même, mais il n’y a pas là d’idées préconçues, — en vue d’établir une hiérarchie quelconque entre les êtres — de la part d’un Créateur ou de la Nature-entité qui auraient créé le végétal pour servir de nourriture à l’animal, l’animal et le végétal pour nourrir l’homme et des serviteurs dans la race humaine pour créer des jouissances aux élus. Il n’y eut qu’une suite évolutive de lois naturelles qui firent que la condensation des gaz ayant formé des minéraux, il n’y eut que la vie végétative qui put s’assimiler le minerai et le transformer en combinaison organique pouvant faciliter l’éclosion de la vie animale.

L’origine évolutive de l’homme étant admise,