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LA SOCIÉTÉ MOURANTE

sible — ce que l’histoire nous démontre — est-ce que l’héritage des anciennes lois, est-ce que le harnais des vieilles institutions tendent à rendre l’homme meilleur ou contribuent-ils à le rendre plus mauvais ? C’est la réponse à cette question qui nous dira lequel des deux, l’homme moderne ou l’état social, il faut réformer le premier.


Nul ne nie aujourd’hui que le milieu physique n’ait une influence énorme sur la constitution physiologique de l’homme, or à plus forte raison le milieu moral et intellectuel sur sa constitution psychologique.

Sur quoi est basée la société actuelle ? Tend-elle à créer l’harmonie entre les hommes ? Fait-elle en sorte que le mal arrivant à l’un, soit ressenti par les autres, afin que tous soient amenés à le diminuer où à le prévenir ? Le bien-être particulier découle-t-il du bien-être général et personne n’est-il intéressé à en troubler le fonctionnement ? La société des maîtres, rois, prêtres et marchands, permet-elle à toutes les idées généreuses de se produire ou plutôt ne tend-elle pas à les étouffer ? N’a-t-elle pas à son service pour écraser les faibles cette force brutale : l’argent, qui met les plus généreux et les moins égoïstes à la merci des plus avides et des moins scrupuleux ?

Il suffit d’étudier le mécanisme de la société bourgeoise pour reconnaître qu’elle ne peut rien