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ET L’ANARCHIE

cette société, si marâtre soit-elle pour eux, ne sont pas portés à envisager d’emblée, comme nous, la nécessité de cette culbute ; ayant été habitué à y voir le palladium de leur préservation, de la possibilité de leur bien-être. Ils comprennent bien que cette société ne leur fournit pas ce qu’elle a promis, mais ils ne peuvent comprendre la nécessité de sa destruction totale. — Chacun n’a-t-il pas sa petite réforme à y apporter qui doit graisser tous les rouages et faire marcher la machine à la satisfaction de tous !

Ils veulent donc savoir si cette culbute leur sera profitable ou préjudiciable, de là une foule de questions qui amènent à discuter toutes les connaissances humaines, afin de savoir si elles surnageront dans le cataclysme que nous voulons provoquer.

De là l’embarras du travailleur qui voit dérouler devant son entendement un tas de questions qu’on s’est bien gardé de lui apprendre à l’école, questions où il lui est bien difficile de se reconnaître, qu’il entend, pour la plupart du temps, traiter pour la première fois. Questions, pourtant, qu’il faut qu’il étudie, qu’il approfondisse et qu’il résolve s’il veut être apte à profiter de cette autonomie qu’il réclame, s’il ne veut pas user son initiative à son propre détriment, et surtout, s’il veut savoir se passer des hommes providentiels.