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ET L’ANARCHIE

raisonné dans leurs associations premières, qui, peut-être bien, même, ont dû être temporaires et bornées à la durée de l’effort, se rompant une fois le résultat obtenu.

Donc, chez les anarchistes, personne ne songe à subordonner l’existence de l’individu à la marche de la société.

L’individu libre, complètement libre dans tous ses modes d’activité, voilà ce que nous demandons tous ; et lorsqu’il y en a qui repoussent l’organisation, qui ne jurent que par l’individu, qui disent qu’ils se moquent de la communauté, affirmant que l’égoïsme de l’individu doit être sa seule règle de conduite ; que l’adoration de son Moi doit passer avant et au-dessus de toute considération humanitaire, — croyant par cela être plus avancés que les autres, — ceux-là n’ont jamais étudié l’organisation psychologique et physiologique de l’homme, ne se sont seulement jamais rendu compte de leurs propres sentiments ; ils n’ont aucune idée de ce qu’est la vie de l’homme actuel, quels sont ses besoins physiques, moraux et intellectuels.


La société actuelle nous montre quelques-uns de ces parfaits égoïstes : les Delobelle, les Hialmar Eikdal ne sont pas rares ; ils ne se trouvent pas que dans les romans. Sans en rencontrer un grand nombre, il nous est donné de voir quelquefois, dans nos relations, de ces types qui ne pensent qu’à eux,