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ET L’ANARCHIE

reste plus qu’à revenir à la démonstration des abus découlant de toutes les institutions, la fausseté des bases sur lesquelles elles reposent, l’inanité des réformes à l’aide desquelles on veut les endormir, et d’en revenir à l’alternative où ils sont, soit de continuer à subir l’exploitation, soit de se révolter, tout en leur démontrant que le succès de cette révolution dépendra de leur force à vouloir la réalisation de ce qu’ils reconnaissent bien. Voilà notre besogne, le reste dépend des individus et non de nous.


Nous ne sommes pas, justement, — partisans pour notre compte — de la propagande faite à l’aide de grandes phrases, ronflantes ou sentimentales ; c’est qu’elles incitent les individus à espérer une réalisation immédiate, ce qui n’est pas possible. Ils arrivent tout feu tout flamme à la propagande, croyant toucher le but du doigt, et, ne voyant rien venir, le découragement les prend, puis, l’un après l’autre, ils disparaissaient sans qu’il en soit plus jamais question. Combien en avons-nous vu arriver dans les groupes, depuis une douzaine d’années, qui ne parlaient rien moins que de renverser, comme Samson, les colonnes du Temple ! Où sont-ils aujourd’hui ?

Notre idéal est de faire de la besogne moins grandiose, moins brillante, mais plus durable. Loin de

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