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LA SOCIÉTÉ MOURANTE

même, afin d’y répondre de notre mieux. Mais, avant tout, nous devons chercher à être nets et précis, et ne pas nous effrayer de la vérité vraie, puisque c’est elle que nous cherchons. Nous affirmons que nos idées reposent sur la vérité, nous devons le démontrer en la cherchant en tout et partout.


Nous reconnaissons certainement que ce langage n’est pas fait pour séduire les foules, pour soulever les masses, et certains camarades pourraient nous accuser de jeter, dans nos rangs, le découragement et la désespérance, en ne cachant pas assez les côtés faibles de notre théorie.

Ces reproches ne pourraient être suscités que par un restant de l’éducation des partis politiques. Pourquoi promettre ce qu’il ne dépend pas de nous de tenir, et, par conséquent, préparer d’avance une réaction qui tournerait contre notre idéal ?

Si nous étions un parti politique désireux d’arriver au pouvoir, nous pourrions faire aux individus une masse de promesses afin qu’ils nous portent au pinacle ; mais, en anarchie, il n’en est pas de même, nous n’avons rien à promettre, rien à demander, rien à donner. Et lorsque nos contradicteurs nous objectent l’impossibilité de nos idées, après leur avoir exposé les faits qui démontrent les tendances de l’humanité vers cet idéal, il ne nous