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LA SOCIÉTÉ MOURANTE

ceux qui veulent jouir à tout prix et n’importe comment, pour ceux-là l’alternative n’a rien d’agréable. À ceux-là nous conseillons de se plier aux exigences de la société actuelle, de tâcher d’y faire leur trou, de ne pas regarder où ils posent leurs pieds, de ne pas avoir peur d’écraser ceux qui les gêneront sur la route ; ceux-là n’ont rien à voir avec nous.


Mais à ceux qui pensent qu’ils ne seront véritablement libres que lorsque leur liberté n’entravera pas celle de plus faibles qu’eux ; à ceux qui ne pourront être heureux que lorsqu’ils sauront que les jouissances dans lesquelles ils se délectent, n’auront pas coûté des larmes à quelques déshérités, à ceux-là, nous disons qu’il n’y a aucune abnégation de la part de personne à reconnaître qu’il faut lutter pour s’affranchir.

Nous constatons ce fait matériel qu’il n’y a que l’application de nos idées qui peut affranchir l’Humanité ; à elle de voir si elle veut s’affranchir d’un coup, tout entière, ou si ce doit être toujours une minorité privilégiée qui profitera des progrès qui s’accomplissent, aux dépens de ceux qui meurent à la peine en produisant pour les autres.

Maintenant, est-ce nous qui verrons luire cette aurore ? Sera-ce la génération présente, celle qui la