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LA SOCIÉTÉ MOURANTE

sont des ambitieux qui flattent l’avenir pour jouir en paix du présent.

Il est donc bien évident que nos idées ne sont pas réalisables immédiatement, nous ne faisons nulle difficulté de le reconnaître, mais elles le deviendront par l’énergie que sauront déployer ceux qui les auront comprises. Plus grande sera l’intensité de propagande, plus proche sera l’heure de la réalisation. Ce n’est pas en se pliant aux institutions actuelles qu’on les combattra, ni en mettant nos idées sous le boisseau que nous les ferons germer.

Pour combattre les institutions actuelles, pour travailler à l’avènement des idées nouvelles, il faut donc avoir de l’énergie ; cette énergie, il n’y a que la conviction qui peut la donner. C’est donc à trouver des hommes que doivent travailler ceux qui l’ont déjà.


Donc les réformes, nous pensons l’avoir démontré, n’étant pas applicables, ce serait tromper sciemment les travailleurs que de leur vanter leur efficacité. D’autre part, nous savons que la force des choses amènera infailliblement les travailleurs à la révolution : les crises, les chômages, le développement mécanique, les complications politiques, tout concourt à jeter les travailleurs sur le pavé et à les amener à se révolter pour affirmer leur droit à l’existence. Or, puisque la révolution est inévitable