Page:Grave - La Société mourante et l’anarchie.djvu/288

Cette page a été validée par deux contributeurs.
272
LA SOCIÉTÉ MOURANTE

devenue une espèce de fourmi qui est incapable de se nourrir elle-même et crève de faim lorsqu’elle n’a plus d’esclaves pour lui donner la pâture.


« Oui, reprennent alors les contradicteurs, ce que vous voulez est bien beau, certainement ce serait le plus bel idéal que l’Humanité puisse atteindre ; mais rien ne dit que ça marchera aussi bien que vous pensez, que les plus forts ne voudront pas imposer leur volonté aux plus faibles, qu’il n’y aura pas des paresseux qui voudront vivre aux dépens de ceux qui travailleront. »

« S’il n’y a pas de digues pour maintenir la foule, qui vous dit que, au lieu d’être un pas en avant, cette révolution ne sera pas un retour en arrière ? Et si l’on est vaincu, n’est-ce pas un retard pour les idées, de vingt, trente, cinquante ans et peut-être plus ? »

« Si vous êtes vainqueurs, pourrez-vous empêcher les vengeances individuelles ? qui dit que vous ne serez pas débordés par la foule ? — D’un côté comme de l’autre ce sera le déchaînement des passions bestiales, la violence, la sauvagerie et toutes les horreurs de l’homme retombant à l’animalité. »

Nous répliquons alors que, la crise économique s’accentuant, les chômages devenant de plus en plus fréquents, la difficulté de vivre plus prononcée tous les jours et les difficultés politiques s’aggravant progressivement au grand affolement de ceux qui