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ET L’ANARCHIE

qui applaudissait au cours où M. Georges Ville débitait les tirades philanthropiques dont nous avons fait mention plus haut.

Ah ! c’est que la Société est ainsi constituée que celui qui possède est le maître du monde ! La circulation des produits ne se faisant qu’à l’aide des capitaux, c’est l’argent qui est leur seul dispensateur. Toutes les améliorations, tous les progrès que créent le travail, l’industrie et la science vont toujours s’accumulant entre les mains de ceux qui possèdent déjà, devenant un moyen d’exploitation encore plus dure, faisant peser une misère plus effroyable sur ceux qui ne possèdent rien.

Les perfectionnements de la production rendent les travailleurs de moins en moins nécessaires au capitaliste, augmentent la concurrence parmi eux, les forcent à offrir leurs services à plus bas prix. Et voilà comment, en rêvant de rendre service aux travailleurs, l’organisation sociale arrive à vous faire travailler à leur exploitation, à river de plus en plus la chaîne qui les accable de son poids formidable.


Certes, monsieur G. Ville, vous avez fait là un beau rêve : travailler à multiplier les produits en sorte que tout le monde ait à manger à sa suffisance, faire que le travailleur puisse économiser quelques sous afin de parer aux incertitudes du lendemain ce n’est pas là tout l’idéal humain, mais on ne peut