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LA SOCIÉTÉ MOURANTE

esprits moroses qui ne voient qu’eux de pondérés dans l’humanité, vous font la concession d’avouer qu’eux se passeraient certainement de toute autorité, mais qu’elle est nécessaire pour réprimer les mauvais instincts dont est animé le restant des humains.


Dans une petite brochure, Les produits de la terre un de nos amis a démontré, chiffres officiels en mains, que, dans l’état d’enfance où est encore l’agriculture, la production universelle a un excédent formidable de kilos sur la consommation ; M. Ville prouve qu’avec l’emploi raisonné des produits chimiques, sans plus de travail, on peut faire rendre à la terre quatre et cinq fois plus qu’elle ne rend actuellement. N’est-ce pas la confirmation éclatante de ce que nous avançons ?

Mais, il se trompe, quand il voit dans son système la solution de la question sociale et croit que les produits étant rendus tellement abondants, seront à si bon marché que les travailleurs pourront vivre en dépensant peu et économisant beaucoup. Si M. Ville avait lu les économistes bourgeois, entre autres M. de Molinari, ils lui auraient appris « que la surabondance des produits sur le marché avait pour effet d’amener une baisse telle, sur le prix de ces produits, que leur production n’étant plus assez rémunératrice pour le capitaliste, éloignait les capitaux de cette production jusqu’à ce que l’équi-