Page:Grave - La Société mourante et l’anarchie.djvu/273

Cette page a été validée par deux contributeurs.
257
ET L’ANARCHIE

montré que nous poursuivions l’affranchissement général et l’affranchissement complet, intégral de l’individu ne peut s’effectuer que par l’affranchissement intégral de tous, que nous importent les petits moyens d’affranchissements particuliers. Au reste, la concentration des capitaux, le développement continuel de l’outillage mécanique demandant toujours de plus en plus, la mise en œuvre de capitaux énormes, ces moyens mêmes d’affranchissement de petits groupes d’individus se brisent entre leurs mains avant d’avoir rien produit.


D’autres réformistes cherchent à apporter leur quote-part à l’œuvre de l’émancipation humaine, en poussant au développement de la branche de connaissances qu’ils ont adoptée ; mais, bientôt emportés par l’âpreté de la lutte, les difficultés à résoudre, ils finissent par transformer leur idée fixe en dada auquel ils prêtent toutes les qualités, en dehors duquel ils ne voient plus rien d’acceptable, et qu’ils présentent comme une panacée qui devra guérir tous les maux dont souffre notre malheureuse patraque sociale.

Et parmi ces fanatiques d’une idée préconçue, combien de sincères ; parmi ces fatras d’idées, combien de bonnes, en effet, qui pourraient produire d’excellents résultats en faveur de l’humanité, si on les appliquait dans une société sainement constituée, mais qui, appliquées isolément dans une