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LA SOCIÉTÉ MOURANTE

Tant que l’argent sera le nerf de l’organisation sociale, ceux-là qui le possèdent sauront la diriger à leur profit. Que l’État exploite directement les propriétés qui lui tomberaient entre les mains, qu’il les sous-loue à des particuliers, ce sera toujours au profit de ceux qui possèdent déjà. Mettons même, et ce pourrait être, que ce soit au profit d’une caste nouvelle ! En tout cas, ce ne serait qu’au détriment de la généralité.


Mais, pour admettre la possibilité de l’application de cette réforme, il a fallu admettre cette autre hypothèse : la bourgeoisie, qui a érigé en dogme l’inviolabilité de la Propriété individuelle, la bourgeoisie dont tout le code pénal n’est basé que sur la légitimité de cette propriété, et en vue de sa défense, aura donc laissé porter atteinte à cette organisation propriétaire qu’elle prétend, au contraire, immuable.

Voudrait-on nous dire combien de temps il faudrait pour amener la bourgeoisie à admettre ce qu’elle considérait comme une atteinte à « ses droits », combien de temps il faudrait ensuite pour reconnaître, après son application, que ladite réforme n’a rien transformé du tout, et, enfin si le temps perdu n’égalerait pas, en durée, celui que l’on juge nécessaire à la réalisation de « nos utopies » ?


Inutile de faire ici, la critique des sociétés de production et de consommation ; nous avons dé-