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LA SOCIÉTÉ MOURANTE

Remplacement du travailleur par des machines, augmentation des chances de maladies pour ceux qui restent à l’atelier, annihilation de la réforme au point de ramener la situation à son point de départ — sans compter les aggravations en plus — voilà les avantages de la bienheureuse réforme. Est-ce assez concluant ?


Ici, les partisans du système des huit heures nous disent : « Oui, mais ce progrès du machinisme s’accomplira quand même, tout en travaillant douze heures, et puisque la limitation de la journée doit apporter une amélioration temporaire, en nous permettant de ne rester que huit heures à l’atelier au lieu de douze, c’est un progrès moral dont nous nous contentons en attendant mieux. » — Cela part d’un bon naturel et prouve que les partisans de ladite réforme ne sont pas difficiles à contenter ; mais nous, anarchistes, qui sommes plus exigeants, nous estimons que c’est perdre son temps que de courir après des réformes qui ne doivent rien réformer. À quoi bon se faire les propagandistes d’une chose qui n’est bonne que tant qu’elle n’est pas mise en application, et qui, quand elle y est, doit se tourner contre le but proposé. Certainement le progrès de l’outillage poursuit son œuvre, mais, actuellement, il est entravé par la sainte routine qui va son petit train-train.

On sait quels efforts il faut déployer pour faire