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LA SOCIÉTÉ MOURANTE

ment du travailleur en chair par le travailleur en fer ; ce qui, dans une société bien organisée, serait un progrès, mais se trouve être une aggravation de misère pour le travailleur dans la société actuelle.

De plus, l’ouvrier étant obligé de produire plus vite, il sera obligé, par conséquent, d’activer ses mouvements, de concentrer davantage son attention sur son travail ; tous les ressorts de son être se trouveront ainsi dans un état de tension continuelle, bien plus préjudiciable à sa santé que la prolongation de travail.

La durée est moins longue, mais étant dans l’obligation de dépenser beaucoup plus de forces en beaucoup moins de temps, il se fatiguera plus et plus vite.

Si nous regardons l’Angleterre qui nous est donnée en exemple par les partisans de ce projet, où la journée de neuf heures est en vigueur, nous verrons que, loin d’être une « amélioration » la journée réduite est, au contraire, une « aggravation » pour les travailleurs. C’est chez Karl Marx, l’oracle de ceux qui ont mis ce beau projet en avant, que nous irons chercher les preuves à l’appui.


Par exemple, si nous ouvrons le Capital dudit Marx, nous trouvons à la page 105 ce fragment d’un rapport d’inspecteur d’usine : « Pour maintenir notre quantité de produits, dit la maison Cochrane de la Brittain Pottery Glascow, nous avons eu re-