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LA SOCIÉTÉ MOURANTE

produit du travail ; or, comme les capitalistes ne travaillent pas eux-mêmes, leur capital n’est donc que le fruit du travail des autres. Tout ce commerce d’individu à individu, de peuple à peuple, tous ces échanges, tout ce transit, ne sont que le fait du travail, et le bénéfice qui reste aux intermédiaires est la dîme arrachée par les possesseurs du Capital sur le Travail des producteurs.

Est-ce par l’argent dépensé que la terre produit le blé, les légumes, les fruits qui doivent nous nourrir ? le chanvre et le lin dont nous devons nous vêtir ? les pâturages qui doivent engraisser les animaux dont nous tirons notre subsistance ? Est-ce par la force seule du Capital que les mines nous donnent les métaux qui serviront à l’industrie, à fabriquer l’outillage et les ustensiles qui nous sont nécessaires ? Est-ce le capital qui transforme la matière première et la façonne en objets de consommation ? Qui oserait le prétendre ? L’économie politique elle-même, qui a pour but de tout rapporter au Capital, ne va pas jusque-là ; elle essaie seulement de démontrer que le Capital étant indispensable pour la mise en œuvre de toute exploitation, il a droit à une part — la plus forte — pour les risques et aléas qu’il est censé courir dans l’entreprise.


Pour prouver l’inutilité du Capital, qu’il nous suffise de renouveler l’hypothèse tant de fois citée :