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LA SOCIÉTÉ MOURANTE

ront été bien comprises, bien élucidées, complètement débarrassées de tout le fatras de préjugés que nous ont laissé l’habitude, l’hérédité et l’éducation. Ce que nous cherchons donc, avant tout, c’est à préciser les idées, à les répandre, à grouper des camarades conscients, évitant toute concession qui pourrait voiler un coin de notre idéal, ne voulant pas, sous prétexte d’augmenter notre nombre, accepter aucune alliance, aucune compromission qui, à un moment donné, pourrait devenir une entrave, ou laisser planer un doute sur ce que nous voulons.

Encore une fois, pour nous, la révolution n’est pas un but, c’est un moyen, inévitable certainement, auquel, nous en sommes persuadés, on devra avoir recours, mais qui n’a de valeur qu’en vue du but auquel on veut le faire servir. Laissons à la société, par ses criantes injustices, le soin de faire des révolutionnaires en créant des mécontents, des révoltés ; cherchons, nous, à faire des individus, conscients, sachant ce qu’ils veulent, en un mot des anarchistes parfaits, révolutionnaires certainement, mais ne s’arrêtant pas au coup de force, sachant à quoi il doit servir.


Ici, nous savons sûrement ce que nous répondront certains contradicteurs. Ils nous diront : « Qu’ont produit, jusqu’à présent, vos belles théories sur l’initiative, sur la spontanéité des indivi-