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LA SOCIÉTÉ MOURANTE

les auteurs de cet acte, ils feront certainement tomber toute leur colère contre les incendiaires et contre les idées qui leur auront mis la torche à la main. Voilà les conséquences d’un acte non raisonné.

Mais, supposons, au contraire, un état de lutte entre patrons et ouvriers ; une grève quelconque. Dans cette grève, il y a certainement des patrons qui, plus féroces que les autres, ont, par leurs exactions, nécessité cette grève, ou par leurs intrigues la font durer en amenant leurs collègues à résister aux demandes des grévistes ; certainement ces patrons attirent sur eux l’animadversion des travailleurs. Supposons un de ces patrons exécuté au coin d’une borne, avec un écriteau expliquant qu’il a été tué comme exploiteur ou bien son usine incendiée pour les mêmes motifs. Là pas moyen de se tromper sur les raisons qui auraient fait agir les auteurs de ces actes, et nous pouvons être certains qu’ils seraient applaudis de tout le monde travailleur. Voilà l’acte raisonné ; ce qui prouve qu’ils doivent toujours découler d’un principe directeur.

« La fin justifie les moyens », devise des Jésuites que certains camarades croient bon d’appliquer à l’anarchie, mais qui n’est applicable, en réalité, qu’à celui qui cherche la satisfaction égoïste de besoins purement personnels, sans s’occuper de ceux qu’il froisse ou blesse en sa route ; mais lorsqu’on en cherche la satisfaction dans la pratique de