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LA SOCIÉTÉ MOURANTE

cela est l’œuvre de groupes restreints et éparpillés, œuvre d’escarmouches et non de batailles régulières. Et c’est cette guerre que les anarchistes devront chercher à développer partout, pour harceler les gouvernements, les contraindre à disperser leurs forces, les mettre sur les dents et les décimer en détail.

Pas besoin de chefs pour ces coups de main. Sitôt que quelqu’un s’aperçoit de ce qu’il y a à tenter, il prêche d’exemple en agissant afin d’entraîner les autres, qui le suivent s’ils sont partisans de l’entreprise, mais ne font pas, de par le fait de leur adhésion, abdication de leur initiative en suivant celui qui leur a semblé le plus apte à diriger l’entreprise, d’autant plus que si, au cours de la lutte, un autre s’aperçoit de la possibilité d’une autre manœuvre, il n’ira pas demander au premier l’autorisation de la tenter, mais en fera part à ceux qui luttent avec lui. Ceux-ci, à leur tour, selon qu’elle leur semblera praticable, y contribueront ou la repousseront.

En anarchie, celui qui sait apprend à ceux qui ne savent pas ; celui qui est le premier à concevoir une chose la met en pratique en l’expliquant à ceux qu’il veut entraîner, mais il n’y a pas d’abdication temporaire, il n’y a pas d’autorité, il n’y a que des égaux qui s’aident mutuellement, selon leur faculté respective, n’abandonnant rien de leurs droits, rien de leur autonomie. — Le plus