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ET L’ANARCHIE

été fait qu’en vue de lui servir de berceau à lui, le roi de la Création.

Encore dépossédé de cette royauté factice par la science qui lui démontre qu’il n’est que le produit d’une évolution, le résultat d’un concours de circonstances fortuites, qu’il n’y a rien de prémédité dans son éclosion et que, par conséquent, on n’a rien pu créer en vue de sa venue que l’on n’attendait pas ; l’esprit de domination de l’homme n’a pu se résoudre à accepter les faits tels qu’ils sont et à se considérer comme un intrus, il s’est en fin de compte raccroché à cette idée des races supérieures, et, comme de juste, chaque race s’est affirmée la plus intelligente, la plus belle et la plus parfaite. C’est en vertu de cette affirmation que la race blanche absorbe toutes les autres ; c’est sur cette élimination que les savants essaient de baser l’affirmation.

Les savants ont, en outre, essayé de justifier leur opinion en s’appuyant sur les trois points suivants :

1o L’ancienneté des races inférieures est reconnue implicitement par tout le monde savant comme égale à celle de la race blanche ; par conséquent, l’état stationnaire des uns, alors que les autres ont progressé, prouve leur infériorité absolue ;

2o Les peuples arriérés habitent généralement, les climats les plus favorisés, ce qui aurait dû contribuer à hâter leur développement ;

3o Les enfants sauvages que l’on a voulu élever à l’européenne n’ont aucunement répondu à l’espé-