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ET L’ANARCHIE

sateur. Oh ! rassurez-vous, cela ne veut pas dire que l’on soit moins brigand, que les populations conquises soient moins exploitées, non ; seulement, on est moins pratique. Au lieu d’étudier les populations que l’on conquiert, on les livre aux fantaisies du sabre, on les soumet au régime de la « Mère-Patrie » ; si les populations ne peuvent s’y plier, tant pis pour elles, elles disparaîtront petit à petit, sous l’action débilitante d’une administration à laquelle elles n’étaient pas habituées, qu’importe ? Si elles se révoltent, on leur fera la chasse, on les traquera comme des fauves, le pillage sera alors non seulement toléré, mais commode, cela s’appellera une razzia.

La bête féroce que l’on élève et entretient sous le nom de soldat, est lâchée sur des populations inoffensives ; elles se voient livrées à tous les excès que pourront imaginer ces brutes déchaînées : on viole les femmes, on égorge les enfants, des villages sont livrés aux flammes, des populations entières sont chassées dans la plaine où elles périront fatalement de misère. Ce n’est rien que cela, laissez passer, c’est une nation policée, qui porte la civilisation chez les sauvages !


Certes, à bien examiner ce qui se passe tous les jours autour de nous, tout cela n’a rien d’illogique ni d’anormal ; c’est bien le fait de l’organisation actuelle ; rien d’étonnant à ce que ces hauts faits

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