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LA SOCIÉTÉ MOURANTE

parti qui l’a engagée et menée abonne fin acquiert, pour quelque temps, une prépondérance écrasante. Que de motifs, sans parler des menus profits que la guerre procure, de ne pas laisser échapper une occasion favorable de la faire. » (Le même, p. 63.)


Quant aux menus profits, en voici l’énumération :

« Mais, jusqu’à nos jours, ce sont les classes inférieures, celles dont l’influence compte le moins, qui ont généralement fourni les simples soldats. Les classes aisées s’en tiraient au moyen d’un sacrifice d’argent et ce sacrifice, ordinairement très modique, était compensé et au-delà, par le débouché que l’état de guerre offrait à leurs membres, auxquels la prohibition des étrangers et l’obligation de passer par des écoles militaires dont l’accès était, en fait, impossible aux classes pauvres, conférait le monopole des emplois rétribués de la profession des armes. Enfin, si la guerre est cruelle pour les conscrits qui fournissent, selon l’énergique expression populaire, « la chair à canon », le départ de ces corvéables enlevés aux travaux delà ferme ou à l’atelier, en diminuant l’offre des bras, a pour résultat de faire hausser les salaires et d’atténuer ainsi, chez ceux qui échappent au service militaire, l’horreur de la guerre. » (Le même, p. 68.)


Cela est catégorique ? On voit que « l’amour sacré », de l’entité-Patrie, n’est plus que l’amour de