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ET L’ANARCHIE

ques, la République ayant remplacé les rois. L’intérêt de caste a remplacé l’intérêt dynastique, voilà tout ; qu’importe au travailleur !

Vainqueurs ou vaincus, nous continuerons à payer l’impôt, à crever de faim en temps de chômage ; la borne ou l’hôpital continueront à être le refuge de notre vieillesse, et les bourgeois voudraient que nous nous intéressions à leurs querelles ! Qu’avons-nous à y gagner ?

Quant à craindre une situation pire, l’arrêt du progrès au cas où une nation disparaîtrait, c’est ne pas se rendre compte de ce que sont les relations internationales aujourd’hui, et la diffusion des idées. On pourrait, aujourd’hui, partager une nation, la diviser, la démembrer, lui enlever son nom, on ne saurait réussir, à moins d’extermination complète, à changer son fond propre qui est la diversité de caractères, de tempéraments, la nature même des races composantes. Et si la guerre était déclarée, toutes ces libertés vraies ou prétendues que l’on prétend être notre apanage, ne tarderaient pas à être suspendues, la propagande socialiste muselée, l’autorité remise au pouvoir militaire, et nous n’aurions plus rien à envier à l’absolutisme le plus complet.


La guerre, par conséquent, ne peut rien produire de bon pour les travailleurs ; nous n’y avons aucun intérêt d’engagé, rien à y défendre que notre peau ;