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LA SOCIÉTÉ MOURANTE

naisons et d’association de matière. Il a lutté pour se développer et, s’il a contribué pour une bonne part à transformer les milieux où il s’est établi, ceux-ci en revanche ont influé sur les habitudes qu’il a prises, sur la manière de vivre, de penser et d’agir.

L’homme a donc établi la société sous l’empire de son caractère, de ses passions, et il continue d’avoir une part d’influence sur son fonctionnement. Mais il ne faut pas oublier que l’homme a continué d’évoluer depuis l’établissement des sociétés, tandis que celles-ci, depuis qu’elles se sont organisées en groupements nombreux, demeurent toujours basées sur l’autorité et la propriété.

Des changements de détail ont pu être apportés par les révolutions ; le pouvoir et la propriété ont pu changer de mains, passer d’une caste à l’autre, la société, elle, n’a cessé d’être basée sur l’antagonisme des individus, sur la concurrence de leurs intérêts, et de peser de tout son poids sur le développement de leur cerveau.

C’est dans son sein qu’ils viennent au monde, c’est dans le milieu qu’elle leur offre qu’ils acquièrent leurs premières notions, qu’ils apprennent une foule de préjugés et de mensonges qu’ils n’arrivent à reconnaître faux qu’après bien des siècles de critique et de discussion. Force est donc de reconnaître que l’influence du milieu social sur l’individu est immense, qu’elle pèse sur lui de tout le poids de