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Les mesures de réaction peuvent bien entraver le développement d’une idée, mais non l’arrêter. Bien souvent, elles ne font que l’accélérer, nous ne désespérons donc pas de voir se renouveler des tentatives semblables, sous des formes différentes, peut-être, selon l’influence des circonstances où elles prendront naissance, mais tendant au même but. Une force interne pousse les individus à adapter leurs actes à leur façon de penser. De gré ou de force, quand la conviction a atteint un degré d’intensité suffisant, il faut que cette adaptation se fasse, soit en éludant les défenses, soit en les violant.

Il arrive un moment où ces essais se multiplient à tel point, qu’il n’est plus possible au pouvoir existant de les empêcher ; quand les idées nouvelles en seront arrivées à ce point commencera la décadence du règne bourgeois. Ce sera le commencement de la société future, il faudra bien qu’abus et privilèges disparaissent devant l’esprit d’autonomie et de solidarité qui se sera fait jour, et réclamera son libre développement.

La révolution sera inévitable, car les privilégiés n’abdiquent jamais de bonne volonté ; ayant le pouvoir en mains, ils s’en servent pour prolonger leur domination, l’esprit nouveau s’est développé, mais l’ancien ordre de choses existe toujours et a la force sociale en main pour éliminer son ennemi, la lutte est inévitable. L’évolution s’est faite, mais enveloppée d’un réseau de lois et de restrictions qui tendent à l’étouffer et qu’elle doit briser à tout prix, si elle ne veut pas périr : c’est ici que l’Évolution se transforme en Révolution.

Cette dernière est nécessaire pour balayer le ter-