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poursuivre, elle aurait habitué les individus à pratiquer la solidarité, à se passer, entre eux, de l’usage de la monnaie, en se prêtant mutuellement des services sans les évaluer. L’un y aurait apporté sa force de travail, l’autre son ingéniosité ou son savoir, un autre des matières premières, quel meilleur essai pourrait-on faire dans la société actuelle ?

Quelle meilleure tactique pour prouver aux individus que l’on peut organiser une société sans valeur d’échange, sans autorité, sans évaluation des forces dépensées, qu’en les mettant à même de le voir pratiquer sous les yeux.

La méthode de mettre les individus qu’ils auraient jugés aptes de comprendre leur idéal, à même de profiter des travaux du groupe en aurait amené, certainement, à y prendre part. Quelques-uns auraient pu en abuser, tout en se moquant des promoteurs naïfs, mais ceux qui ne sont pas complètement pourris par la société bourgeoise, n’auraient pas voulu puiser au tas sans rien y apporter, tout en n’acceptant pas l’idée, faute de la comprendre, ils auraient cherché à utiliser leur bonae volonté dans la production. La pratique leur aurait, ainsi, fait comprendre la théorie.


Les associations coopératives de production et de consommation peuvent bien apporter une amélioration relative au sort de ceux qui en font partie, mais comme solution de la question, elles en sont plutôt éloignées, car elles font de leurs adhérents, des capitalistes et des exploiteurs aussi, sinon plus, réactionnaires que le bourgeois.

En mettant une action de participation aux béné-