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ensemble pour donner à la tentative une extension plus grande, une portée plus significative.

C’est ainsi que, avant la réaction de 93, s’était formé un groupe d’individus dans le but d’organiser un atelier où chacun, aux heures dont il aurait pu disposer, serait venu travailler afin de produire des objets qui auraient été mis non seulement à la disposition des adhérents, mais aussi des voisins, des amis, ne leur demandant en retour que d’étudier avec sincérité les idées qui faisaient mouvoir le groupement.

Loin de faire comme les sociétés coopératives de production ou de consommation où chacun est payé au prorata de ce qu’il verse ou de ce qu’il produit, on n’aurait fait appel qu’à l’activité des individus.

Les objets étant fabriqués, on aurait demandé qui en avait le plus besoin ou bien, sans attendre la fabrication des objets, on aurait passé la revue de ce que le groupe pouvait fabriquer, et on se serait enquis des besoins des individus, et on aurait produit les objets demandés.

Le groupe se serait abstenu de toute opération commerciale ou qui aurait pu y ressembler. Tout en étendant leurs relations au plus grand cercle possible, aux régions les plus éloignées échappant à tout contrôle, afin de conserver au groupement son caractère d’aide mutuelle qui se serait faite par des échanges de services et non de produits, à ceux qui seraient venus à eux, ils n’auraient demandé que de la bonne foi. Chacun aurait puisé ce qui lui aurait semblé bon dans le stock des productions, n’étant retenu d’abuser que par sa seule discrétion, n’y versant que ce que sa propre spontanéité l’y déciderait. Une cotisation en espèce, facultative, aurait alimenté la caisse nécessaire