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ductifs par suite de la sécheresse du sol ; par contre, les fleuves entraînent à la mer, non seulement des milliards de mètres cubes d’eau, mais aussi les alluvions fertilisantes qu’ils arrachent au sol tout le long de leur parcours, entravant la navigation à leur embouchure ; il suffirait d’un réseau de canaux bien combiné pour capter ces éléments fertiles qui vont se perdre sans profit pour personne, et rendre fécondes des landes improductives. Faut-il citer les mesures sanitaires contre les épidémies qui, aujourd’hui, restent inefficaces parce qu’elles sont prises isolément, mais qui, prises en commun, arrêteraient le fléau à ses débuts ?

On voit qu’il suffit d’énoncer les travaux qui restent à faire aux générations futures, et rendraient la terre habitable sur toute sa surface et productive là où elle est stérile, pour comprendre que cette pénurie de vivres, dont les économistes nous rebattent les oreilles, loin d’être, pour la société capitaliste, une raison de s’éterniser, en est la condamnation la plus formelle, puisque c’est sa mauvaise organisation qui condamne des millions d’hommes à des travaux négatifs, pendant que tant de travaux productifs sollicitent notre activité. Et qu’il suffirait que les hommes s’entendissent et se concertassent pour trouver, dans ces travaux mêmes, la récompense de leurs efforts : « l’entente » au lieu de la « lutte », et l’humanité échapperait à cette misère que l’on nous dit être inévitable, qui n’est que le fruit de la rapacité des uns, de l’imbécillité à l’endurer des autres.


Pour conclure sur ce que nous venons de dire, nous ne saurions mieux terminer qu’en citant ce passage