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condes, transformées aujourd’hui en déserts de sable.

Voilà ce qu’ont produit les luttes entre individus et sociétés. Voilà un beau champ ouvert à la solidarité mutuelle, pour la reconquête de ces terrains perdus pour la production, et s’il est vrai que la lutte est utile à l’homme, voilà de quoi exercer ses forces. Et ce n’est pas tout.

Nous avons encore des pays entiers couverts de marécages, des dunes où les sables mouvants marchent à l’assaut des villages et des champs du littoral, des côtes à défendre contre les attaques de la mer. Beaucoup de ces travaux sont entrepris, là où il y a chance de profits immédiats, mais combien davantage ne seront jamais exécutés par les sociétés capitalistes, parce qu’elles n’y trouveraient pas une rémunération suffisante immédiate.

On parle, par exemple, de l’assèchement du Zuyderzée pour reconquérir les terres envahies, il y a des siècles, par la mer en fureur ; mais qui peut savoir quand on se mettra sérieusement à l’œuvre, et combien d’autres semblables, qui offriraient à un nombre incalculable de générations, l’occasion d’user leurs forces de combativité à des œuvres utiles et profitables à l’humanité entière, pendant qu’elles y trouveraient pour elles, la satisfaction de travailler au bonheur général. — Nous montrerons plus loin que, dans la société que nous voulons, la dépense de forces ne serait pas une peine, mais une gymnastique nécessaire à la vitalité individuelle. Le temps et les efforts ne seront comptés pour rien, les mobiles des actes humains ayant été transformés par le milieu.


Il y a, en Europe, des terrains immenses, impro-