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couronnaient les hauteurs de certaines montagnes. Ils trouvaient ainsi le moyen de réaliser immédiatement un bénéfice certain, mais personne n’étant directement intéressé à leur conservation, les hauteurs se sont découronnées de leurs forêts sans qu’on essayât de les replanter ; les terres n’étant plus retenues par les racines, se sont éboulées, entraînées par les pluies et différentes autres causes, jusqu’au pied de la montagne qui s’émiette sans profit pour la plaine.

D’un autre côté, les pluies n’étant plus retenues par la terre végétale, ni pompées par les racines de la forêt, au lieu de couler goutte à goutte dans la plaine, et de régulariser le débit des rivières à un cours moyen, se sont transformées en torrents dont la violence active la dégradation, cause, par moments, des débordements et des ruines dans la plaine, pendant que la rivière reste à sec en temps de sécheresse.

Une dégradation de climat s’en est suivie. Les vents n’étant plus arrêtés par le rideau de la forêt, ne laissent plus égoutter les nuages qu’ils entraînent. Tel climat qui était tempéré, est devenu froid ou chaud, selon la latitude, par suite de la sécheresse ou de la perte de l’abri que lui offrait la forêt de la montagne.

Certaines parties de l’Espagne sont aujourd’hui transformées en désert, alors que du temps des Maures, elles étaient admirablement cultivées, l’expulsion de ces derniers ayant entraîné la perte de l’admirable réseau de canaux d’irrigation qu’ils avaient su établir et entretenir. De même en Égypte où le désert de sable empiète sur la portion cultivée, depuis que la civilisation du temps des Pyramides est disparue. Ainsi de certaines parties de l’ancienne Chaldée, de l’Assyrie et de la Mésopotamie, autrefois florissantes et fé-