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de ses besoins physiques et intellectuels ; où ne se verront plus ces monstruosités : des individus dans la force de l’âge, mourant de misère, de besoins, ou cherchant dans le suicide, un moyen d’échapper aux angoisses de la faim, lorsque à côté d’eux, se dépensent dans des fêtes folles, dans des orgies sans nom, des sommes qui suffiraient à défrayer plusieurs familles pour le reste de leur existence ; qui pourra les comparer à des hommes de rapine ?

Des ambitieux les anarchistes ? quand leur principale propagande est de faire comprendre aux individus, qu’il faut qu’ils détruisent toutes les situations qui permettent aux intrigants de dominer la masse ; quand ils s’efforcent à chaque instant de faire comprendre que, quels que soient les hommes au pouvoir, ce pouvoir sera forcément arbitraire, puisqu’il ne servira qu’à assurer la volonté de quelques-uns, que ces individus le détiennent de par le Droit Divin, le Droit du Sabre ou du Droit du Nombre.

Et c’est bien là ce qui ameute, contre l’idée anarchiste les bourgeois et les autoritaires, voilà ce qui les fait hurler à la mort, c’est qu’elle apprend aux travailleurs à faire leurs affaires eux-mêmes, à ne se reposer sur personne du travail à accomplir, à ne pas déléguer leur souveraineté, s’ils veulent rester libres. Tout ce qui vit d’exploitation politique a senti que, l’idée se propageant, il ne resterait plus de place aux appétits, et cette meute de faméliques en quête de places et d’honneurs, et, surtout d’émoluments, gronde en montrant les crocs ; ils sentent leur rôle s’effacer peu à peu ; étant trop gangrenés pour se mettre franchement avec les travailleurs, ils bavent sur tout ce qui travaille à l’affranchissement de l’humanité.