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n’était pas pour le mieux dans la meilleure des républiques bourgeoises et qu’il fallait travailler à une transformation sociale.

La force appelle la force, la terreur engendre la terreur. Sachant que l’on paie autant pour un écrit, une parole que pour un acte de révolte effective, certains anarchistes, plus impatients que d’autres, refusèrent de discuter plus longtemps et voulurent rendre coup pour coup ; des lois exceptionnelles de répression furent votées, les gouvernants espèrent avoir ainsi tué l’idée anarchiste ; les événements nous diront un jour ce qu’il faut en penser.

Mais, avant d’oser faire des lois si rétrogrades, ne pouvant réfuter des théories que, pour la plupart, leur faiblesse intellectuelle les empêche de comprendre ; sentant que si les idées nouvelles prenaient pied, c’en était fait de l’exploitation et de leurs privilèges, menacés au ventre, ne voyant aucune chance pour leur parasitisme de se perpétuer dans le nouvel ordre de choses, les bourgeois, pour combattre la pensée philosophique, en sus de la prison, eurent recours à leur arme favorite : la calomnie.

« Les anarchistes», s’écrièrent-ils, sur tous les tons, — suivis dans cette campagne par les autoritaires de tous poils qui prétendent travailler à une réforme sociale, — « les anarchistes ! ne sont pas un parti. Ils n’ont pas d’idées sur l’organisation sociale future, ils n’ont que des appétits ! » — les socialistes autoritaires ajoutèrent, « ce sont des mouchards ! » — et tous : « ils voudraient nous ramener au règne de la force et de la brute ! »

Et les injures, les calomnies, les dispensant d’arguments, ils firent dans les journaux un tel renom d’in-