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être conscient, aujourd’hui que nous commençons à entrevoir et à comprendre les lois qui régissent l’humanité, nous pensons que l’évolution doit revêtir une forme différente.

Nous l’avons dit, cette forme est la solidarisation des intérêts et des efforts individuels pour arriver à un meilleur avenir. Mais nous sommes convaincus aussi que cette solidarisation de but et d’efforts ne peut naître que de la libre autonomie des individus qui, libres de se rechercher entre eux et d’unir leurs efforts dans le sens qui répondra le mieux à leurs aptitudes et à leurs aspirations, n’auront plus besoin de peser sur personne, puisque personne ne viendra peser sur eux. L’homme est assez développé aujourd’hui pour reconnaître, par l’expérience, le bon ou le mauvais côté d’une action ; il ressort que, dans une société sans pouvoir, les groupes ou les individus qui se seront fourvoyés dans une mauvaise voie, voyant à côté d’eux des groupes mieux organisés, sauront abandonner la mauvaise voie pour se rallier à la manière de faire qui leur paraîtra la meilleure.

Le développement progressif de l’humanité étant débarrassé des obstacles qui l’ont entravé jusqu’à ce jour, l’évolution des idées et des individus ne nous présenterait plus qu’une lutte pacifique, où chacun rivaliserait de zèle afin de produire mieux que les autres, et nous conduirait ainsi au but final : le bonheur de l’individu au milieu du bien-être général.