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d’entraves, on connaît les bons résultats que ces initiatives ont produits.

Dans la société future, on pourra écarter la question financière et faire simplement appel aux bonnes volontés ; les individus ayant les coudées franches la sélection sera plus facile. Il y aura toujours des individus qui auront la démangeaison de faire des pièces, d’autres de les interpréter, ces individus se rechercheront et associeront leurs aptitudes. Où serait le mal, si ceux qui, ayant le goût du spectacle, venaient chacun dans la possibilité de leurs aptitudes apporter le concours de leur aide, pour la décoration, la mise en scène, la confection des costumes ou autre aide accessoire ?

Si chacun des spectateurs pouvait se rendre utile à sa façon, à l’exécution de l’œuvre à laquelle il serait appelé à assister, sa jouissance intellectuelle en serait augmentée. Il pourrait y avoir les importuns, mais il est plus facile de s’en garer que de suppléer au manque de fonds d’aujourd’hui. Ce qui se ferait pour les représentations théâtrales pourra s’appliquer à tout autre délassement intellectuel. Loin de les prohiber dans la société future, on voit qu’il serait facile de les mettre à la portée de tous.


Aujourd’hui, ce n’est qu’à de très rares exceptions que l’artiste arrive à percer s’il n’a pas de fortune. Ce n’est qu’au prix de son repos, de sa santé, qu’il arrive à se donner à son œuvre. Et lorsqu’il arrive à lui donner vie, que de petites concessions ne faut-il pas faire encore au goût dominant afin d’obtenir de lui faire voir le jour !

« Tant mieux ! » s’écrie-t-on, cela trempe un