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qui leur permet de conserver celles nouvellement acquises, mais encore de les élargir, d’en acquérir d’autres encore. La lutte pour l’existence est donc la mère de tous progrès, car elle force les individus et les races à progresser indéfiniment, sous peine d’être éliminés. En faisant disparaître les plus faibles, les moins aptes, les moins doués, elle déblaie, au surplus, le chemin pour les plus intelligents ! »

Et, toujours d’après eux, il doit continuer d’en être ainsi ; « car si les individus se trouvaient placés dans un état social où la satisfaction de tous leurs besoins serait librement assurée, où ils seraient tous égaux, où personne n’aurait à obéir, personne à commander, où chacun ne produirait qu’à sa volonté, il n’y aurait plus d’émulation, plus d’initiative ; une société pareille ne pourrait que déchoir, retomber en barbarie, au désordre, à la suprématie de la force brutale ! »

Pour combattre ces assertions nous n’avons qu’à citer les bourgeois eux-mêmes :

«…. Un grand inconvénient de la guerre sociale comparée à la guerre simplement naturelle, c’est que les influences de la loi naturelle étant plus ou moins entravées par la volonté et les institutions humaines, ce n’est pas toujours le meilleur, le plus robuste, le mieux adapté qui a chance de triompher de son concurrent. Au contraire ce serait plutôt la grandeur individuelle de l’esprit qui serait habituellement sacrifiée à des préférences personnelles inspirées par la position sociale, la race, la richesse ». (Büchner, l’Homme selon la Science, pp. 207-208.)

De même la lutte, loin d’être le produit des inégalités naturelles, en serait la cause, et les défenseurs